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التي سكنت البيت قبلي

Celle qui habitait la maison avant moi

de Rasha Omran

 

(spectacle en arabe et en français)

 

 

D'abord les poèmes.

Les poèmes que Rasha Omran a écrit au Caire, dans le quartier de Bab El Louq.
85 poèmes réunis dans التي سكنت البيت قبلي - Celle qui habitait la maison avant moi.
85 monodrames du « je » d'une femme seule dans un appartement du centre-ville au Caire.

Solitude et isolement, échecs amoureux, sentiment de perte.

           Une femme semblable à un champ de blé déserté de ses fermiers

          Que personne ne sait plus retrouver
          Sauf les oiseaux affamés

Sous le regard d'une autre femme, cette autre femme qui habitait la maison avant elle.

Une autre femme, tapie dans l'ombre des rideaux ou dans le tain des glaces.
L'écho toujours présent d'une autre femme.

 

           Il y a un grand miroir sur la porte de la chambre
           Si je me tiens devant
           Je vois le visage de la femme qui habitait la maison avant moi

           La femme que je ne connais pas

 

Cette autre femme qui veille et même surveille.

Cette autre femme qui juge et qui sermonne.

 

           Chaque fois que j'essaie d'écrire sur l'amour, l'autre femme tend la main et m'arrache les doigts du clavier

           La femme sauvage
           L'ensauvagée
           Qui me ressemble

Cette autre femme qui use de sarcasme et rejoue les échecs.
Cette autre femme contrefaite qui renvoie à la solitude.
Cette autre femme dont on ne sait qui elle est mais qui ressemble à s'y méprendre.

           Je veux savoir qui elle est
           Celle qui chaque fois que son cœur se brise
           Ramasse calmement les morceaux et les remet dans ma poitrine.

Puis la traduction en français.

 

Par une dame égyptienne qui vit seule dans un appartement au Caire, de l'autre côté de la place Tahrir, et le metteur en scène...

Enfin la scène.

 

La scène comme une grande pièce vide où se tient la femme qui, dans ce vide, dit en arabe les poèmes de التي سكنت البيت قبلي.

Celle qui dit sur scène les poèmes en arabe est celle qui les a écrits au Caire, Rasha Omran, qui vit seule à deux pas de la place Tahrir, dans un appartement de Bab El Louq qu'habitait des années auparavant une femme seule qu'on disait être grecque.

Dans ce vide de la scène il y a aussi une autre femme. Echo vivant qui dit en français les mêmes poèmes de Celle qui habitait la maison avant moi. Cette autre femme est syrienne elle aussi, francophone. Elle aussi habite Le Caire non loin de la place Tahrir. Elle s'appelle Nanda Mohammad, c'est une exceptionnelle actrice arabe.

Dans ce vide de la scène déjà plein de deux voix, il y a encore une autre femme, encore une autre voix, encore un écho. Un écho inarticulé des poèmes de التي سكنت البيت قبلي et de ces mêmes poèmes traduits en français. Une autre voix de femme qui semble elle aussi dire les poèmes bien qu'à strictement parler on ne la comprenne pas. Comme si elle parlait les poèmes avant qu'ils n'aient été articulés par l'art de la poète, ou après que tant de solitude les ait en partie effacés de la mémoire. C'est l'improvisatrice française Isabelle Duthoit à la technique vocale unique et inouïe.

La scène est nue, vide, dans la pénombre solitaire des heures tardives de la nuit ou des petits matins, la pénombre des poèmes. La scène n'est pas éclairée : la pénombre est trouée de lumières qui révèlent un visage, l'apparition d'un corps ici, d'un autre là. La lumière est horizontale. Il n'y a aucune transcendance lumineuse, tout est à hauteur de femme, activé par le seul homme, Christophe Cardoen et ses machineries lumineuses de poète de la lumière.

Celle qui habitait la maison avant moi

poèmes : Rasha Omran

mise sur scène : Henri jules Julien

avec : Rasha Omran, Nanda Mohammad, Isabelle Duthoit

lumières : Christophe Cardoen

traductions : Mireille Mikhail, Henri jules Julien

Production : Haraka Baraka

Coproduction :

CCAM scène nationale Vandoeuvre-les-Nancy

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