De la justice des poissons
(spectacle en français et en arabe)
Il s'agit non pas de dialoguer avec vous,
mais avec vous dialoguer avec une idée.
David Antin
Les perceptions de la justice et de la responsabilité sont au cœur de ce spectacle qui propose une expérience : si la compréhension des mots et des idées (par exemple les mots et les idées qui décrivent l'idée de justice) semble aller de soi, ces mêmes mots et idées n'ont pas le même sens selon l'endroit où on les entend, selon l'endroit d'où ils sont dits.
Ainsi sur scène, après avoir partagé avec l'auditoire une interrogation banale (« Nous », habitants des villes européennes, du simple fait de notre richesse, n'avons-nous pas une part de responsabilité dans les désastres qui se produisent loin de chez nous ? »), une femme va reposer la question avec de menues variations. Tout d'abord en remplaçant « nous » par « ils ». Et soudain rien n'a plus le même sens : la même idée n'est plus la même idée. On pensait s'être compris et on perçoit que ce n'est pas le cas. Et ce n'est qu'un début : la femme peut aussi s'exprimer en arabe ! Et le monde, personnifié sur scène par une contrebasse vrombissante, n'en finit pas de pulser, que les hommes s'entendent ou pas...
Sans à-coup mais sans équivoque, un écart de compréhension se manifeste: l'exactement même idée n’a pas tout à fait le même sens à différents endroits de la planète, et ce pas tout à fait même sens fait une assez grande différence. Différence dont nous pouvons, peut-être, ensemble, mesurer l’étendue. Une étendue au long de laquelle, ensemble, cheminer un peu : et si l'incompréhension acceptée, les différences de perception reconnues, étaient les conditions d'un autre partage ?
De la justice des poissons
écriture et mise sur scène Henri jules Julien
avec Nanda Mohammad, David Chiesa (contrebasse), Christophe Cardoen (lumières)
Production : Les Productions du Limon, CCAM scène nationale de Vandoeuvre-les-Nancy, Ville de La Chaux-de-Fonds, ABC La Chaux-de-Fonds, avec l'Aide au Projet de la DRAC Île de France, avec l'aide de la SPEDIDAM, avec le soutien de L'échangeur Bagnolet, Le Théâtre Athénor Saint-Nazaire, le Lycée Français du Caire. Merci à Jean-Baptiste Schroeder, Aziz Hilal, El Warsha Theater Company